Frédérique Ulman-Gagné présente Ces murs qui protègent, une exposition qui rassemble de nouvelles séries de peintures abstraites sur toile et sur papier. Y est reflétée l’expérience intime qu’elle fait quotidiennement de son atelier et du processus de création qu’il accueille.
Sous la menace latente de perdre l’espace de travail qu’elle occupe depuis douze ans, Ulman-Gagné a, dans la dernière année, revisité d’anciennes œuvres. Entreposées dans son atelier, elles en épousent aujourd’hui l’architecture, la lumière, les ombres. Avec les mises en abîme au caractère introspectif qu’elle construit, l’artiste intègre l’espace à l’œuvre, le spirituel au pictural.
Entre les murs du refuge à la fois physique et émotif qu’est l’atelier, les bruits de la violence quotidienne, vécue tant à l’échelle intime que sociale, s’atténuent. Ici, le silence révèle les réactions des corps sous l’effet trouble. Élaborées autour de symboles de protection comme des filets, des tresses et des cordons se nouant et se dénouant, les peintures vibrantes de l’artiste agissent à la manière d’icônes, ces représentations de figures sacrées qui sont à la fois des œuvres d’art et des objets de culte.
À travers les récits visuels qu’elle compose, Frédérique Ulman-Gagné ouvre, dans Ces murs qui protègent, une fenêtre offrant une vue sur des possibles teintés de révolte.
Texte de Janick Burn