L’École des arts visuels et médiatiques bénéficie d’un poste à temps complet, « Pratique singulière : artiste ou pédagogue en résidence », renouvelé chaque année et ouvert à des candidatures venant de toutes les pratiques des arts visuels et médiatiques.
Le poste vous intéresse?
Ce poste a été conçu spécifiquement pour pouvoir inviter un ou une artiste de l'étranger à enseigner dans un milieu francophone durant toute une année. L'École recrute un ou une artiste faisant preuve de dynamisme, d'initiative et de générosité, qui apportera à la collectivité un point de vue nouveau et singulier sur la pratique de l'art actuel. Sa contribution sera profitable tant pour les étudiantes et les étudiants que pour la communauté universitaire et le milieu artistique montréalais.
- Le parcours de l'artiste doit comporter la participation à des expositions individuelles ou collectives sur le plan international.
- L'expérience d'enseignement est souhaitable et sera considérée dans l'analyse des dossiers.
- La candidate ou le candidat sélectionné devra pouvoir dispenser des cours d'atelier, des cours théoriques à de grands groupes ou des séminaires. Elle ou il pourrait être appelé à enseigner aussi bien au 1er cycle (baccalauréat) qu'au 2e cycle (maîtrise).
- Le salaire est établi en fonction de la convention collective du Syndicat des professeurs de l'UQAM et il est basé sur l'expérience professionnelle.
- Les cours commencent à la fin août et se terminent à la fin du mois d'avril.
L'offre d'emploi est affichée sur le site du Service des ressources humaines.
Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la direction de l'École des arts visuels et médiatiques à l'adresse suivante: direction.eavm@uqam.ca Le prochain concours se tiendra à l'automne 2024 et une personne responsable du programme Artistes ou pédagogues en résidence sera alors nommée.
BIBLIOGRAPHIE
Michèle Magema est née en 1977 à Kinshasa en République Démocratique du Congo. Elle s'installe à Paris en 1984 avec sa famille, pour y rejoindre son père alors réfugié politique. En 2002, elle obtient son DNSEP à l’École Nationale Supérieure d'Arts de Cergy- Paris. Après son DNSEP elle est sélectionnée pour effectuer une Résidence post- diplôme à la Kaywon University de Séoul en Corée du Sud. Sa pratique
artistique mêle vidéo, performance, photographie, installation et dessin. Son travail artistique mêle performance, vidéo, dessins photographie et installations. La pluralité de ses appartenances l’autorise à interroger son histoire personnelle et celle des états nations, de continents et plus largement encore du Monde. Le rapport qu’elle entretient aux histoires et à l'Histoire lui permet d'inventer une posture critique pour mieux démembrer ce qui tient lieu d'une représentation largement partagée, et qui est venue remplacer l'Histoire : l'exotisme. La féminité exacerbée et engagée de son art se manifeste par l'utilisation fréquente de sa propre image comme référence. Elle utilise des faits historiques qu’elle interprète au moyen de mises en scène frontales et de différentes métamorphoses. Ses identités plurielles offrent
l’image d’un être libre, contemporain et hiératique face à un exotisme souvent imposé par l’histoire.
Michèle Magema mène une artistique internationale. Elle continue à exposer dans des galeries et des musées, notamment au Musée Départemental d'Art Contemporain Rochechouart, à Malmö Konsthall, à la Kunsthaus Graz, et à la Kunsthalle de Tübingen. Le travail de Michèle Magema a été cité dans de nombreux articles et catalogues sur l'art africain contemporain comme par exemple Exploring a Century of Art in Congo écrit par Rachel Donadio pour The New York Times en 2015.
PRESENTATION / MICHELE MAGEMA
Depuis sa genèse, mon travail s’érige dans une zone intermédiaire, une sorte d'espace mental circoncit à une frontière que j’ai produite, un interstice situé entre les doubles projections occidentales et africaines. La pluralité de mes appartenances m’autorise à interroger mon histoire personnelle et celle d'une nation, d'un continent et plus largement du Monde. Le rapport que j’entretiens aux histoires et à l'Histoire me permets ainsi d'inventer une posture critique pour mieux démembrer ce qui tient lieu d'une représentation largement partagée et qui est venue remplacer l'Histoire : l'exotisme. La féminité exacerbée et engagée de mon art se manifeste par l'utilisation fréquente de ma propre image comme référence. J’utilise des faits historiques que j’interprète au moyen de mises en scène frontales et de
différentes métamorphoses. Mes identités plurielles offrent l’image d’un être libre, contemporain et hiératique face à un exotisme souvent imposé par l’histoire. L’exploration de cette entité féminine se déplaçant à travers la cité, le temps, l'espace, la mémoire et l’Histoire met en exergue une identité nouvelle. J’utilise les images à valeur symbolique, des mots, des objets toujours liés au corps.
A partir de murs d’images, j’expose mon corps comme métaphore du face à face que l'être humain entretient avec le monde. Un face à face qui recouvre le champ de l'espace politique et sociale, mais également existentiel, voire même anthropologique. C'est pourquoi le choix de la vidéo s’est naturellement imposé, en raison du rapport immédiat et direct que ce médium entretient avec le réel, et la réalité (en tant que la réalité, c'est du réel plus de l'idéologie et de la culture). La photographie, elle, résume souvent l’action à une image instantanée, alors que la vidéo permet de rendre compte de la globalité d’un moment, y compris au sens historique. C'est une des raisons pour lesquelles, le double, la confrontation de deux images apparemment séparées, revient avec insistance dans mon travail. Ce face à face, ou ce « côte à côté » de deux séquences, je l'envisage comme une dimension du montage qui éclaire et figure un noeud problématique dans l'histoire récente d'un continent qui continue de résonner en moi.
L'impureté fondatrice de la vidéo me permets ainsi de brouiller les limites qui me sépareraient d'autres pratiques artistiques. Il ne s'agit pas ici de défendre une esthétique de la vidéo comme art total, mais davantage de l'envisager comme une pratique hybride, en constante redéfinition, en raison même de la difficulté à contenir le médium dans un registre et un domaine clos. Essentiellement ouverte, et impure, la vidéo permet la convocation d'une hétérogénéité que je retrouve dans une certaine tradition africaine : l'oralité. Et s'il me fallait définir la vidéo, je la situerai de ce côté-là, du côté d'une pratique combinatoire (son, images, présence intensive du corps et mouvement) qui réactualise l'acte de transmission orale, et impose son indéfectible modernité. La dimension performative est centrale dans mon approche artistique. En effet, la performance permet, dans son caractère immédiat de réinterroger le monde qui nous entoure par la présence simultanée de l’artiste et du spectateur. Cette « co- présence » définit dans un espace désigné (l’artiste qui exécute une action et le spectateur qui la regarde) est un partage, un échange impalpable d’énergie. Pour moi la performance est le moyen le plus direct de s’exprimer. Il n’y a pas ou peu de répétions… Même si elle est refaite, elle reste unique dans son rapport au temps, à l’espace et la « présence-énergie » de l’artiste et du spectateur. Je revendique depuis plusieurs années maintenant, un art politisé et critique de la société dans laquelle j’évolue. J’ai une approche, non pas frontale, mais plutôt symbolique. Mon corps et mon esprit sont au service de la création. Mes travaux les plus récents sont imprégnés par l’engagement politique reçu en héritage de mon père et mon grand-père avant lui. Ainsi, j’interroge depuis quelques années l’Histoire et les histoires individuelles liées aux questions post coloniales. Esclavages, génocides, guerres intestines, histoires féminines ou individuelles sont actuellement à l’épicentre de mon travail. Les performances filmées où mon corps s’expose, interprètent et ressuscitent l’histoire et ses tragédies. Je poursuis une quête singulière liée à mes origines africaines élargies à ma propre pluralité culturelle ainsi qu’à mon genre féminin.
Conférence ICI:
https://youtu.be/29OlSlBnUyg
Conférence ICI:
Julie Morel se définit volontiers comme une artiste du net, appréhendé à la fois comme l’espace, l’objet ou le média de ses créations. Transversale, sa pratique est alimentée par une volonté d’interroger les relations quotidiennes qu’entretient l’homme avec la technologie, notamment au travers du langage.
Ses propositions plastiques et graphiques, souvent liées à l’histoire de l’art conceptuel, sont dirigées vers la textualité : le texte en tant qu’il est écrit. Elle se penche et explore ainsi diverses formes et champs de l’écriture : la littérature, la traduction, le code informatique, le commentaire et le métalangage, la partition.
Depuis 2014, elle mène un projet intitulé A.F.K. (Away from Keyboard) qui considère le concept de version dans les pratiques artistiques contemporaines après l’émergence d’Internet. Ce travail produit des propositions pastiques (installations, dessins, éditions) qui oscillent entre poésie et politique.
En parallèle de ses recherches plastiques liées au langage, elle mène des enquêtes "de terrain" qui la conduise à des collaborations avec d’autres champs disciplinaires (la sociologie, la cartographie, l’architecture). Elle participe à des expéditions en milieux extrêmes : mission scientifique sur Clipperton Island (Pacifique), en haute altitude (Himalaya), ou dans des communautés de zones urbaines en mutation (Nouvelle-Orléans).
Conférence ICI:
Site internet : http://2303.fr/artiste/ivan-polliart/
Ivan Polliart, artiste, observe l'urbanité des périphéries à partir desquels il crée des fictions monumentales. Ses œuvres empruntent aux architectures et aux espaces, mis à distance de leurs fonctions usuelles (celles qu’ils ont, ou celles qu’ils ont pu avoir), pour mieux saisir leur pouvoir de science-fiction. Il leur invente des possibilités, des paradoxes. Depuis quelque temps, il travaille sur le regard des enfants vivants sur ces territoires qui en font des espaces aussi puérils que chargés de réalité sociale. Ces quartiers, qu'on dit « difficiles », témoignent d’un équilibre précaire que l’on retrouve dans ses images. Entre-deux, entre-temps, où cohabitent enfants et souvenirs d'une utopie d'un certain « vivre ensemble » dont il ne resterait plus que les simples indices.
Depuis 2012, il mène un projet photographique intitulé Sous les Étoiles Exactement. Cette production s’insère dans le tracé d'une promenade située sur le territoire de Lille-Sud, France.
Site internet : www.lilirangelechat.com
Caroline Bernard est une artiste spécialisée dans les nouveaux médias, plus particulièrement dans la vidéo interactive. Elle s'intéresse aux nouvelles formes d'écriture et de cinéma engendrées par l'essor de la téléphonie mobile et de la vidéo partagée. Elle a notamment recours à des outils contemporains de capture d'images, comme les webcams dans l'espace urbain ou le GPS, pour produire des formes filmiques mobiles et cartographiques. Elle est cofondatrice du collectif Lili range le chat.
Professeure à l'École de photographie de Vevey en Suisse, elle a travaillé pendant neuf ans pour la Haute école d'art et de design de Genève (HEAD), notamment en tant que collaboratrice scientifique. Elle a été responsable de la recherche et a développé dans ce cadre des prototypes de vidéos interactives pour le laboratoire Les formes de l'interactivité. Elle codirige également un travail de recherche sur les nouvelles formes de parole citoyenne dans le cadre de l'association genevoise Chemins de traverse. Elle poursuit actuellement un doctorat à l'université Paris 8, portant sur la continuité filmique et sur les modèles de représentation du temps dans l'art actuel.
Depuis 2008, elle mène le projet Migrateurs en collaboration avec Damien Guichard, co-fondateur du collectif Lili range le chat, et avec l'artiste japonaise Michiko Tsuda. Ce projet, qui a été diffusé à travers le monde (France, Suisse, Irlande, Japon, Indonésie, Brésil), développe des jeux hybrides et polymorphes fondés sur des échanges filmiques. Par exemple, dans Rio de Janeiro - Sao Paulo, One Single Image, un ruban filmique imprimé qui se déploie sur des dizaines de mètres montre le travelling réalisé en voiture entre les deux villes brésiliennes séparées par 550 kilomètres.
En 2012, Caroline Bernard a publié Six semaines de parallèles confondues (chez Art&Fictions). Pendant trente jours, elle a prélevé les traces de ses allers-retours entre son domicile et un centre de radiothérapie, instaurant un rassurant protocole de répétition : les textes, les photographies, les enregistrements de toutes les machines embarquées dans les taxis qui la transportent constituent une cartographie minutieuse du territoire qui devient une métaphore du corps topographié pour les besoins du traitement.