La pratique artistique d’Alain Paiement a évolué entre peinture, installation, photographie et vidéo, avec un intérêt continu pour la géographie et les procédés cartographiques. Deux principaux ensembles d’œuvres ont caractérisé sa production à ce jour : des sculptures photographiques représentant des espaces architecturaux, basées sur la transformation de la sphère optique (1986-2000) ; des mappings photo-cartographiques, vues aériennes improbables d’espaces domestiques et publics, entre mise à plan (1996-2004) et projection tridimensionnelle (2005-2013). Ses recherches ont produit des interventions architecturales sans image, des assemblages numériques basés sur des procédés d’échantillonnage, des dispositifs de captation et méthodes de montage en vidéo et, plus récemment, des abstractions picturales inspirées par la génétique et basées sur des mixages et tessellations de motifs ornementaux. La plupart des projets portent sur les relations entre des structures ordonnées et des phénomènes chaotiques, à diverses échelles, entre le point de vue satellitaire et celui du macro-photographe.
Les recherches actuelles sont motivées plus spécifiquement par des questions de temporalité. En vidéo et photographie, les sujets sont fluides, éphémères, en transition ou singulièrement marqués dans le temps. Les images interprètent la réalité observée au moyen de découpages, balayages, surimpressions, juxtapositions, projections, asynchronicités, re-mappings, fausses stéréoscopies et boucles infinies.